Allier grossesse et IEF (Instruction En Famille), c’est possible ?

Nous pouvons être confronté un jour ou l’autre à l’IEF avec une grossesse, puis un nouveau-né et un bébé. Cela peut être dur à gérer mais c’est aussi une bonne opportunité de profiter de ses enfants et d’y préparer les plus grands. Le plus important est de ne pas culpabiliser, car cela va être fatiguant, le nouveau-né sera en demande de temps et d’attention et donc les activités et autres seront donc réduites, une pause sera sans doute nécessaire, mais c’est juste une nouvelle organisation à trouver et l’essentiel prendre soin de soi pour ensuite s’occuper au mieux des enfants.

Pendant la grossesse

Au cours de la grossesse, la fatigue, les rendez-vous, le stress et autres impacteront forcément l’IEF, le tout est de bien s’y préparer. Pendant le premier trimestre, généralement, il y a beaucoup de fatigue, nausées et autres désagréments de la grossesse. Il faut alors se reposer, privilégier les activités calmes ou pouvant se faire en autonomie (jeux libres, jeux de société, cahiers d’activités,…), profiter des siestes pour aussi se reposer : si bien sûr les enfants en font encore, sinon instaurer un moment de pause dans la journée (lecture, puzzle).

Le deuxième trimestre est généralement une accalmie, on se sent bien et on peut vaquer à nos occupations, en pensant quand même à se reposer. C’est le moment idéal pour anticiper les mois à venir et préparer à l’avance les activités, le programme, imprimer, plastifier, chercher les manuels et livres nécessaires … C’est aussi l’occasion de profiter du ou des plus grands avant l’arrivée de bébé, de les impliquer dans l’arrivée du bébé et les rassurer.

Le troisième trimestre, la fatigue est au rendez-vous. C’est l’occasion de sortir les activités préparées à l’avance, de développer les jeux libres, jeux de société. Il faut penser à bien se reposer pour l’arrivée imminente du bébé. Certaines opteront pour une pause pour les dernières semaines ou derniers jours, d’autres en profiteront pour terminer un programme, faire des révisions. Le tout est de ne pas culpabiliser si les activités sont moins nombreuses ou si l’on fait une pause et au contraire profiter des grands avant l’arrivée du bébé.

A la naissance

Forcément, la naissance implique une pause dans l’IEF de quelques jours, quelques semaines, à vous de voir, le temps de prendre ses marques, de profiter de bébé, de retrouver un rythme et la forme physique et émotionnelle. Les enfants scolarisés ont des vacances tout au long de l’année, c’est l’occasion d’en avoir aussi. Pour les enfants en unschooling, cela ne changera rien puisque les apprentissages se font dans la vie quotidienne, mais pour les enfants habitués à faire du formel ou bien plusieurs activités dans la journée, cette pause ne sera peut être pas évidente. C’est le moment de sortir les activités préparées à l’avance à faire en autonomie. Quand le rythme aura été pris, tout le monde bien reposé et que vous sentez que c’est le bon moment pour reprendre, vous pouvez commencer par des activités ou exercices de révision, ce qui permettra une reprise en douceur puis ensuite recommencer comme avant. Mais un bébé implique de nouvelles horaires, de la fatigue, s’en occuper… ce qui forcément changera la manière de faire l’IEF et toujours ne pas culpabiliser car par exemple on était trop fatigué pour préparer une activité ou qu’on a dû s’arrêter en plein milieu d’une activité car le bébé avait besoin de nous… Le formel ou les activités pourront être fait pendant les siestes du bébé ce qui permettra de s’occuper entièrement des grands, qui pourront par la suite faire des jeux libres…

Avec un bébé qui grandit

Un bébé qui grandit, qui fait du quatre pattes, qui marche, qui touche à tout, change aussi la manière de faire. Plus le bébé grandit, plus il va vouloir toucher ce que font les grands frères, demander à faire pareil, déranger durant une activité… Contrairement à un nouveau-né que l’on pourra prendre en écharpe, un bambin voudra explorer, toucher à tout, n’acceptera pas forcément l’attention porté aux grands… cela va entraîner d’autres difficultés par exemple au niveau aménagement (si les activités ou affaires à porté de bébé, avec une fratrie rapproché, cela ne peut pas être évident de mettre en accès libre pour les grands, il faut s’attendre à ce que le bambin touche à tout et vide les étagères), les siestes diminuant il y aura moins de temps sans le bébé,… Mais cela va souder la fratrie et par la suite les jeux entre frères et sœurs. Quand le bébé devient touche à tout, il peut être intéressant de mettre des activités pour lui à sa portée (une ambiance Montessori par exemple) et ne pas hésiter à l’introduire dans les activités en les simplifiant bien sûr (les grands font une activité peinture, pourquoi pas lui proposer une activité peinture non salissante…).

Les questions relatives à la grossesse/naissance et l’IEF

Certaines réflexions de l’entourage peut amener à réfléchir sur le bien fondé de continuer l’IEF alors qu’une grossesse est annoncée. Le tout est d’être en accord avec soi-même et de savoir que forcément cela va changer la manière de faire l’IEF, entraîner une pause, amener de la fatigue, peut être de la jalousie de la part des aînés, … mais cela peut être très enrichissant et permettre de fonder une fratrie soudée. L’IEF permet aussi bien sûr de ne pas avoir de contrainte horaire, de ne pas avoir à faire des allers-retours entre l’école et la maison et donc diminuer la fatigue. Des questions sur comment gérer l’IEF et le nouveau-né peuvent aussi être posées (entre le manque de sommeil et le manque de disponibilité). Alors oui, cela va changer l’organisation, demander d’être plus à l’écoute de soi-même et des enfants, faire preuve d’indulgence envers soi-même, mais cela est largement faisable.

Donner la vie n’est pas un frein à l’IEF et avec quelques aménagements à faire, dispositions à prendre, être une belle aventure à vivre en famille.

Justine Aidart, fondatrice de notreecoledelavie, pour Pass éducation