Souvent, les enfants se lèvent tôt (trop tôt au goût des parents) et c’est déjà le rush, courses dans les couloirs, cris, parfois énervement, etc. Il est important pour eux comme pour nous, de partir sur de bonnes bases si on veut avoir une journée sereine et productive, éviter les conflits, et permettre une journée heureuse et riche en apprentissages. L’idée est d’instaurer des rituels, qui seront variables selon chaque famille. A vous d’étudier la question et de trouver ces petits quelques choses qui vous apporteront beaucoup.
Ce qu’il faut, c’est commencer la journée par quelque chose de simple et agréable, qui mettra tout le monde de bonne humeur, et permettra de partir sur de bonnes bases. Ce moment permet aux membres de la famille de se connecter les uns aux autres de manière joyeuse, sans stress. Cela crée en chacun un état d’esprit plus réceptif pour ce qui est prévu pour la suite – un apprentissage ou un autre. Cela fonctionne sur le même principe que celui du remplissage du réservoir affectif. Cette pratique des rituels du matin a fait ses preuves, elle est utilisée dans de nombreuses pédagogies alternatives, tout comme dans les écoles classiques (les petits écoliers sont invités à faire la date, relever la météo du jour, lire un poème, …). Voici à suivre, plusieurs suggestions pour vous aider à mettre en place cette démarche des rituels du matin. Ceci est à adapter bien sûr, selon votre environnement et surtout selon l’âge, les aptitudes et les goûts de vos enfants.
Suggestion 1 : remplir les réservoirs affectifs
Pour les adultes, généralement, la journée commence par une tasse de café chaud. Les enfants ont le même besoin. Après une nuit de sommeil, réchauffez leur cœur et leur corps ! Pour cela, soyez à l’écoute de leurs besoins, de leurs attentes, vous avez certainement déjà une petite idée de ce qui leur fera le plus plaisir au réveil – un gros câlin, un message tendre, un bon petit déjeuner chaud.
Suggestion 2 : lire
Cette pratique est notamment très appréciée des familles qui ont adopté la pédagogie Charlotte Mason, et ce pour deux points essentiels :
- On s’assoit en cercle autour de l’adulte, généralement la maman, qui lit des livres « living books » à voix haute. Un living book est un livre écrit avec une passion pour le sujet telle, que le lecteur y est véritablement happé. L’intérêt est que cela suscite des émotions positives, qui vont ancrer les acquis dans l’esprit des lecteurs – on apprend avec plaisir, sans s’en apercevoir (et en tout cas, sans ressentir de contraintes). Cet aspect est très prisé des familles en unschooling ;
- On apprend en communauté, dans le cercle familial.
Pourquoi est-ce important ? parce qu’on n’enseigne pas des matières, selon un programme pré défini, sans tenir compte des intérêts des destinataires, de leur disposition à écouter, et sans les impliquer. Au contraire, on enseigne à des êtres, des individus, non pas à avoir une tonne de connaissances, qui sera oubliée au fur et à mesure que le temps passe, mais au contraire à se poser des questions, à chercher, investiguer, tout au long de leur vie. Une éducation perpétuelle, en quelque sorte. Notre rôle est d’ancrer cette démarche dans l’esprit de l’enfant, afin qu’elle ne le quitte jamais. Avoir cette petite routine du matin, apprend aux enfants que cette démarche d’éducation est primordiale.
Suggestion 3 : trouver des sujets sur lesquels vous pouvez travailler ensemble
Discutez-en ensemble, laissez du temps aux enfants pour y réfléchir, et trouvez les supports qui vous conviennent le mieux pour en parler plus longuement – manuels, living books, documentaires visuels, sorties sur le terrain, créations, etc.
Suggestion 4 : investir chacun une responsabilité
La responsabilité nourrit le sentiment d’estime de soi, et cela peut prendre des proportions considérables chez le jeune enfant, qui a besoin de reconnaissance de sa valeur et de ses aptitudes, ainsi que de l’importance de sa place dans la famille. Selon l’âge de l’enfant, invitez-le à préparer le petit déjeuner, à nourrir les animaux, arroser les plantes, dresser la table, choisir les livres du temps de lecture, etc. Cela participe aussi à ancrer le sentiment d’appartenance à une maison, une famille, qui a des traditions – on développe les racines de l’enfant, et grâce à cela, on contribue à apaiser les angoisses de l’enfance/adolescence, et on nourrit sa confiance en lui.
Suggestion 5 : écrire (ou dessiner)
Vous pouvez les faire parler d’eux ou de quelque chose qui leur tient à cœur, les faire écrire ou dessiner, selon l’âge et les inclinaisons de chacun. Il est bon aussi de les faire parler et illustrer sur quelque chose qui les rend heureux, et pour lequel ils sont reconnaissants : vous pouvez par exemple tenir un journal de la gratitude. Cela permet de se remémorer les bons moments (ce qui contribue à remplir le réservoir affectif), développe l’empathie, booste la confiance en soi (j’ai mérité ça, donc je suis quelqu’un d’important, je compte pour les autres), et par rebondissement, cela nourrit aussi l’estime de soi. Tous ces éléments contribuent à l’affirmation du bonheur – et être heureux est primordial pour rester en bonne santé. En outre, quand vous aurez, ou vos enfants, un petit coup de blues ou de découragement, relire ce journal de gratitude sera une aide considérable pour repartir du bon pied.
Suggestion 6 : exercices physiques zen
Vous pouvez faire du yoga ou du pilate pour enfant, ou bien sortir faire une balade en pleine nature (ça peut être en forêt, mais aussi au fond du jardin). Cela apaise les tensions, resserre les liens, et garantit de meilleurs apprentissages pour le reste de la journée. Il a été scientifiquement prouvé que le contact avec la Nature contribue à augmenter la concentration de l’enfant.
Suggestion 7 : parler ensemble du programme de la journée
Un enfant qui n’est pas pris de cours aura le temps de se préparer : ychologiquement à ce qui l’attend dans sa journée. Parlez-en ensemble dès le matin, discutez, échangez, faites des concessions si besoin. Cela permet bien souvent d’éviter du stress et des conflits.
Anne-Catherine Proutière, fondatrice du blog « Pédagogies alternatives en liberté », pour Pass éducation