De la ville à l’espace rural, un territoire sous influence urbaine – Cours : 11eme Harmos – La France
- Les aires urbaines et les espaces ruraux.
o Un territoire varié, propice à l’occupation humaine
o La répartition de la population française
- Pourquoi parler de territoire sous influence urbaine ?
- Quels sont les nouveaux visages des villes françaises ?
- Quelles sont les nouvelles fonctions des territoires ruraux ?
De nos jours, le territoire national est majoritairement urbanisé. Les notions d’espace urbain et d’espace rural ne sont plus perçues de la même manière qu’auparavant.
I. les aires urbaines
1. Une France urbaine :
Définition : « grande aire urbaine » est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. »
De nos jours, la population française est très majoritairement urbaine. Elle peut vivre dans des zones assez différentes, que ce soit des centres villes, des banlieues, plus ou moins lointaines, ou encore dans des espaces péri urbanisés (espaces qui s’urbanisent en périphérie, contiguë ou non, des agglomérations). Les villes en France – comme partout dans le monde développé -se sont dilatées dans l’espace, prenant des formes différentes, mais toujours urbaines.
Pour mieux évaluer les limites qui existent entre France urbaine et France rurale, l’INSEE a mis au point la définition d’« aire urbaine ». Une aire urbaine intègre les villes-centres (noyaux centraux des villes), les banlieues, mais aussi les communes rurales périurbaines, dont au moins 40 % des emplois se situent dans le reste de l’aire urbaine. Aujourd’hui, les aires urbaines comprennent 50 millions de personnes, soit 82 % de la population sur 40 % du territoire. 45 % de la population française se concentrent dans 17 grandes aires urbaines.
La périurbanisation, avec ses espaces pavillonnaires en périphérie des agglomérations, a ainsi remis en question la définition même de l’espace urbain. Ces espaces périurbains se développent aux périphéries des agglomérations, le plus souvent autour d’un ancien noyau rural, à condition d’être bien desservis, notamment par des voies rapides.
2. Répartition urbaine et explosion des mobilités
Les aires urbaines sont ainsi des territoires de moins en moins denses (70 habitants par km2 dans la couronne périurbaine en moyenne) en raison de l’étalement urbain qui grignote l’espace rural environnant. Le coût du foncier et de l’immobilier dans les espaces centraux a favorisé ce mouvement. Les prix de l’immobilier en centre-ville excluent de fait les jeunes ménages, surtout avec enfants, qui doivent chercher plus loin des prix plus raisonnables. Or le rêve de la maison individuelle avec jardin continue de hanter les esprits. On délaisse donc les banlieues classiques, dont certaines sont toujours chères, pour s’installer plus loin, faire construire sur un terrain moins onéreux.
En revanche, l’éloignement des populations par rapport aux centres pourvoyeurs d’emplois ou aux lieux de commerce ou de loisirs a généré des flux pendulaires considérables. On ne dort pas là où on travaille, et pas toujours non plus là où l’on se distrait (cinéma, musée, stade, etc.) ni là où l’on se ravitaille (hypermarché, zone commerciale). La mobilité a donc fortement augmenté, favorisée par l’accès de tous, ou presque, à l’automobile.
II. Espaces ruraux
Aujourd’hui les espaces ruraux ne sont pas seulement des espaces de production agricole mais aussi de protection, de résidence ou de récréation. Ils sont aussi marqués par l’influence de la ville.
Des populations au mode de vie citadin ou travaillant en ville habitent durablement l’espace rural, d’autres en use occasionnellement comme espace récréatif. Les espaces ruraux les plus dynamiques sont ceux qui manifestent une forte accessibilité à la ville et qui ont pu diversifier leurs activités, souvent en relation avec le monde urbain.
Cependant, les espaces ruraux présentent une diversité de situations en fonction de leur inégal dynamisme, de leur inégale accessibilité à la ville et de leur capacité à s’adapter rapidement aux évolutions économiques majeures, agricoles ou non agricoles. C’est pourquoi beaucoup de ces espaces présentent une forte identité.
A retenir :
- La population française est urbaine à 80 %. À l’échelle nationale, on assiste au dynamisme du Sud et de l’Ouest, ainsi que celui de l’aire urbaine parisienne. À l’échelle régionale, ce sont les métropoles qui s’accroissent le plus vite tandis qu’à l’échelle locale, le phénomène le plus important est celui de la périurbanisation qui accroît les mobilités quotidiennes.
- L’inégalité d’urbanisation en France : Le territoire français est inégalement urbanisé, puisque l’urbanisation est plus importante à l’Est de la ligne imaginaire reliant Le Havre à Marseille. Cependant, on assiste à un rééquilibrage dû à l’attractivité de certaines villes du Sud et de l’Ouest en raison du développement des activités tertiaires, d’un cadre de vie agréable, de la présence d’infrastructures de transport ou d’infrastructures culturelles de qualité. À l’inverse, les aires urbaines situées dans le Nord ou dans l’Est stagnent ou perdent des habitants car ce sont de vieilles régions industrielles et urbaines confrontées à une reconversion économique difficile. Les croissances les plus fortes touchent Toulouse, Montpellier, Rennes, Toulon, Perpignan ou Avignon. Par exemple, Perpignan est devenue la 30e aire urbaine française sur une superficie de 867 km2.