L’histoire de notre famille nous a amené à venir vivre en Mayenne (53, pays de La Loire) il y a seulement 9 ans, nous sommes donc tous les jours en train de découvrir ce département, avec ses codes, sa population, sa culture et ses zones naturelles attrayantes. Notre choix pour l’IEF a été guidé par différents problèmes rencontrés lors de la scolarisation de nos 4 enfants âgés aujourd’hui de 11, 11, 9 et 6 ans. Faire ce choix a été mûrement réfléchi, et une des notions qui me tenait beaucoup à cœur était celle du « réseau ». Je souhaitais nous constituer un réseau de familles venant de tous horizons. Non seulement pour notre bien être et aussi pour répondre à certaines attentes de notre famille, les rassurer quand à la « sociabilisation » des enfants. Internet a été notre outil, Facebook en particulier. Nous avons cherché s’il existait déjà un groupe de familles en IEF en Mayenne. Ce n’était pas le cas il y a deux ans, j’ai été au début un peu déçue, puis motivée pour faire d’autres recherches. Nous avons bien sûr les voisins, les amis, la famille, les copains d’école, des clubs de sports et de musique, les commerçants. Mais le fait de choisir l’IEF fait de notre famille une famille disponible la journée et en marge.
Je me suis donc rapprochée du groupe Libraouest, qui rassemble sept départements (72-61-49-53-37-41-28) et qui est très actif quand aux activités proposées : théâtre, cirque, chasse aux trésors, ateliers découverte, musée vert, astronomie. Les enfants et moi avons rencontré des familles par ce biais, les âges et les origines étaient très ouverts. Je me sentais vraiment dans mon élément. Les bénévoles de cette association sont disponibles et à même de pouvoir aider sur les questions administratives, les possibilités d’IEF, et bien-sûr sur l’organisation d’activités. Les activités étant principalement sur Le Mans, cela impliquait au moins une heure de route (aller) pour y participer, plus le coût en carburant ! J’ai essayé de trouver plus près de chez moi. Je me suis rapprochée du groupe école buissonnière 49 et avec eux nous sommes allés à la ludothèque et à des lectures de contes une fois par mois. Nous y avons rencontré de nouvelles familles, d’autres mentalités et un réseau plutôt de jeunes enfants. Mes enfants étaient donc un petit peu moins enclins à les rencontrer car même s’ils adorent apprendre les jeux aux plus jeunes, ou vivre des aventures en groupe, ils sont bien-sûr attirés par les enfants plus âgés. Dans le même temps, une autre maman Mayennaise a créé un groupe IEF-Mayenne. Nous avons organisé une entrevue et motivées toutes deux, nous y avons ramené des personnes, habitant le département et chacun peut ensuite proposer des sorties, des rencontres ou des ateliers : forêt, musée, couture, écriture, cirque équestre. Toutes les familles en IEF ne sont pas sur ce groupe, le bouche à oreilles est donc primordial, parler autour de soi de notre mode de vie, éveiller chez les gens leur curiosité et ils vous font part d’une famille similaire ; prendre contact, se rencontrer, et voir si cette famille souhaite rejoindre le groupe pour plus de communication. Toute cette démarche demande du temps, mais je suis plutôt sociable, donc je n’ai pas l’impression de fournir trop d’effort. Aujourd’hui, ce groupe compte 48 membres, et je suis heureuse d’y avoir participé et d’y avoir rencontré de belles personnes qui me correspondent et dont les enfants ont des âges ou des points communs avec mes enfants. Car là est toute la difficulté : trouver des familles dont les enfants s’entendent bien avec les nôtres.
Dans notre ville de Chateau-Gontier, deux points de ralliement nous attirent : le skate-parc et la médiathèque. Une médiathèque flambant neuve, high-tech et avec un personnel très abordable pour les enfants (hormis le silence exigé bien sûr), y sont organisés des après-midis jeux de société, des animations thématiques comme des contes chantés, des conversations en anglais, des soirées pyjamas ! Le skate parc offre des pistes libres, car en journée, elles ne sont que pour nous ; un terrain de basket/foot, des structures enfants pour tous les âges. Nous nous y retrouvons avec tous les accessoires qui roulent : vélo, trottinettes, rollers, ballons… Nous y avons également organisé un anniversaire !
Près de Laval, c’est le bois de l’Huisserie qui remporte tous les suffrages lorsqu’il faut trouver un endroit sympa pour centraliser les familles. Le centre d’initiation à la nature est animé par deux personnes posées et prenant le temps de répondre aux enfants remplis de questions. Nous nous y regroupons pour apprendre à faire du feu avec un guide, découvrir les graines de notre Terre, chasser les champignons, ou tout simplement parler et construire une cabane !
Ce premier lien Facebook a ensuite laissé place ensuite aux liens humains, nous échangeons des idées de livres, des articles de presses, des blogs, des idées de fiches d’activités, de comptes Instagram, de conférences à aller voir ! Nous parlons famille, IEF, inspection, handicap, zèbres, intelligence émotionnelle… Ce groupe est jeune et il prouve que tout est en mouvement, des familles déménagent, d’autres emménagent, beaucoup d’entre nous avons le même cheminement, avec son lot de questions, nous pouvons donc partager nos doutes. Nous nous entraidons également, pour emmener les enfants à des activés, pour les récupérer, pour les garder quelques instants.
Je constate que ce lien dans notre région est aussi vrai au niveau national. Beaucoup de femmes sont responsables de « l’éducation », à l’initiative des prises de décisions pour aller vers un changement, peut être plus à l’écoute sur les alternatives (éducation bienveillante, cours par correspondance) et une grande énergie communautaire se manifeste si besoin. C’est une force à mon avis. Créer son réseau est bénéfique et il ne doit pas nous enfermer dans un lieu. Personnellement, je reste ouverte aux activés des départements limitrophes, selon mes possibilités de route et de temps, et surtout selon les centres d’intérêt des enfants. Car toute rencontre est bonne à faire. Cela nous permet de nous remettre en question, de nous rassurer aussi. Car il existe autant de familles que de façons et de raisons de faire l’IEF.
Elodie Agopian, @elo53die, pour Pass éducation