La chatte
Elle ne sortait que la nuit par peur des chiens et des hommes, et elle fouillait les poubelles. Quand il pleuvait, elle se glissait derrière la grille d’une cave, mais la pluie gagnait tout de suite son refuge et elle serrait sous elle ses maigres pattes de chatte errante, fines et dures comme celles d’un lièvre. Elle restait là de longues heures. Elle connaissait ma figure, mais elle ne mendiait pas et je ne pouvais lire dans son regard que l’ennui d’avoir faim, d’avoir froid et d’être mouillée.
Colette