Macron l’a annoncé il y a quelques jours : au nom de la lutte contre le séparatisme, il a décidé de rendre obligatoire la scolarisation (sauf motifs liés à la santé)… En d’autres termes, il veut interdire l’instruction en famille !
Je vous avoue qu’à l’écoute de cette annonce, mon sang n’a fait qu’un tour ! Comment un pays comme le nôtre -dont la devise est « Liberté – Égalité – Fraternité »- peut commettre autant d’actes liberticides ? Au nom de la lutte contre la radicalisation, notre « cher » président veut donc nous priver de cette liberté ! Je rappelle que c’est l’instruction qui est obligatoire et non la scolarisation, et ce depuis la loi Ferry de 1882. Les parents ont ainsi le choix d’accompagner leurs enfants à leur domicile, mais aussi de les inscrire dans des écoles publiques ou privées, sous contrat ou hors-contrat. Je rappelle également que tous les ans, nous avons le contrôle d’un inspecteur de l’Education nationale. Il vient pour vérifier que nous mettons bien à disposition de nos enfants toutes les ressources nécessaires pour leur instruction. Nous avons également la visite, tous les 2 ans, des services de la mairie pour contrôler la bonne santé physique et morale de nos enfants.
Pourquoi avons-nous fait le choix de l’instruction en famille ?
Il y a 5 ans, nous avons fait le choix de déscolariser nos enfants. Un choix pris en toute conscience, non pas contre l’école, mais contre son fonctionnement, enfin son dysfonctionnement.
En effet, notre fils, qui était en classe de maternelle, a passé une année éprouvante. C’était un petit garçon enjoué, qui croquait la vie à pleine dent ! Durant cette année scolaire, nous l’avons vu s’éteindre à petit feu. Enfant atypique, l’école l’a stigmatisé, l’a fait entrer dans une case dans laquelle il ne se sentait pas du tout bien. En plus d’être étiqueté, il était spectateur des violences éducatives ordinaires que l’enseignante portait sur de nombreux élèves de sa classe. Burn-out, épuisement, dépression, absence de reconnaissance, cette femme, qui pourtant était d’une grande gentillesse, s’est laissée emportée par le système ! Quant à ma fille qui a passé trois années à l’école, le constat a été fait, grâce à une enseignante un peu rebelle, que l’école effaçait cette petite fille qui était pourtant pleine de vie lorsqu’elle était dans un milieu rempli d’amour et de bienveillance. Nous avons réfléchi pendant plusieurs semaines. Nous avons fait de nombreuses recherches quant aux possibilités qui s’offraient à nous. Les écoles hors contrat ou démocratiques nous séduisaient, mais notre budget ne pouvait pas suivre. Nous avons alors découvert cette liberté que nous offrait notre joli pays : instruire nos enfants à la maison. Mais avant de franchir le pas, nous avons lu (beaucoup) de livres, de témoignages ; nous avons contacté des associations ; nous avons regardé le documentaire « Être et Devenir » ; et nous avons rencontré des familles qui pratiquaient cette instruction. Nous étions en juin, notre décision était prise. J’ai pris rendez-vous avec la directrice de l’école de nos enfants qui, à ma grande surprise, m’a apporté tout son soutien et m’a félicité de notre décision. L’aventure était lancée !
Nous radicalisons nos enfants !?
Emmanuel Macron et Jean-Michel Blanquer ont peur que nous radicalisions nos enfants aux idées islamiques et aux dérives sectaires !!! J’ai très envie d’inviter ces deux individus à venir prendre le café à la maison et de passer une journée avec nous. Ils vont pouvoir constater par eux-mêmes à quel point nous radicalisons nos enfants… ! (sarcasme)
Messieurs, nous avons fait le choix de l’instruction en famille afin de respecter le rythme de chacun de nos enfants. Nous avons fait ce choix pour leur apprendre la vie, le monde en dehors des livres scolaires. Nous voulons leur offrir la liberté de penser, créer, imaginer, inventer, bouger, danser. Nous voulons leur offrir la liberté d’être libre. Pendant ces cinq années d’instruction en famille, nous avons eu à cœur de leur permettre d’apprendre en toute sécurité, avec sérénité, avec enthousiasme, avec bienveillance, dans le respect de leurs différences, de leurs besoins et de leurs envies. Notre objectif est clair : nous voulons qu’ils développent la confiance en eux, la tolérance, l’ouverture d’esprit, la persévérance, la loyauté en l’instant présent, le dépassement de soi. Nous voulons qu’ils développent toutes ces compétences sans être jugés, sans être dans la compétition, sans pression.
Et la socialisation dans tout ça ?
On entend beaucoup de politiques et de particuliers nous dire que nous enfermons nos enfants, que nous les empêchons d’avoir des relations sociales. Laissez-moi rire !!!
Depuis 5 ans, mes enfants n’ont jamais côtoyé autant de personnes, et qui plus est, de générations, d’origines différentes. Grâce à l’instruction en famille, ils se sont largement ouverts aux autres, faisant tomber les frontières que la société a construites entre le monde des enfants et celui des adultes.
Laissez nos enfants libres d’apprendre !
Alors, Mr Macron, laissez à nos enfants la liberté de vivre toutes ces expériences. Aujourd’hui, votre école n’est pas en mesure de proposer à nos enfants cette bienveillance et ce respect des rythmes et des différences que nous, parents, leur offrons au quotidien. Ne confondez pas tout ! Ne faites pas de l’instruction en famille la victime de votre lutte contre les extrémistes ! Non, nous ne radicalisons pas nos enfants pour en faire des marginaux, des bourreaux, des intolérants, des terroristes. Laissez-nous radicaliser nos enfants pour en faire des Êtres qui, demain, porteront la paix, sèmeront l’amour, respecteront le Vivant, seront de libres penseurs, vivront en harmonie avec toutes les personnes qui peuplent notre planète.
Mobilisons-nous, signons la pétition pour maintenir nos droits !
Sylviana de Lamour en Vadrouille, pour Pass éducation