Le soroban, l’outil qui vous aidera à compter aussi vite qu’une calculatrice

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Votre enfant est fâché avec le calcul mental ? Vous vous demandez comment le réconcilier avec l’arithmétique ? Sachez, que cette faiblesse est plutôt répandue dans l’Hexagone. Début 2018, le gouvernement français a mandaté le député-mathématicien Cédric Villani pour résoudre le problème. Son diagnostic est accablant. Prenons le temps d’observer à la loupe le rapport PISA 2016 en mathématiques. On constate que le haut du classement est occupé par la Chine, la Corée, Singapour et le Japon. À côté, la France fait pâle figure avec sa 25e place. D’ailleurs, elle ne cesse de dégringoler dans le classement de l’OCDE. Quel est donc le secret jalousement gardé par nos amis asiatiques ? Je ne prétends pas détenir la réponse, loin de moi l’idée de faire une analyse de comptoir. Par contre, j’ai peut-être une piste.
Connaissez-vous le point commun entre les Grecs, les Romains, les Égyptiens, les Mayas et les Chinois ? Ces grandes civilisations partagent un système de calcul ancestral : le boulier. À l’époque, on n’avait peut-être pas de calculatrice, mais on avait quand même une tête bien faite, et surtout bien remplie.
Il en existe plusieurs catégories (chinois, japonais et russe). Celui qui nous intéresse aujourd’hui, est le soroban japonais, le modèle le plus récent et le plus abouti. Plusieurs pays commencent à s’y réintéresser. D’autant plus que l’Association pour la Prévention de l’Innumérisme le recommande pour une utilisation régulière.
Partons à la découverte de l’ancêtre de la calculatrice.

Le soroban, un instrument calculatoire millénaire

Il faut remonter très loin dans le temps pour trouver les premières traces du boulier. Le spécimen le plus primitif a été localisé en Chine 5 siècles avant notre ère. Appellé chou suan, puis suan pan, cet abaque permettait aux savants d’antan de procéder aux 4 opérations, en base de 10 et 16. Il se présente sous la forme de tiges verticales, séparées par une barre transversale, sur lesquelles sont enfilées des perles. La partie supérieure (dites céleste) compte 2 billes ou quinaires. Tandis que la partie inférieure (terrestre) en dénombre 5 (les unaires). En 1891, Irie Garyu décide de simplifier son usage en supprimant un quinaire et une unaire de toutes les barres. C’est ainsi que le soroban est né. Dans le commerce, il est toujours possible de trouver l’abaque sous ses deux formes. Au pays du Soleil-Levant, il est enseigné dès le plus jeune âge. Dans les établissements scolaires, il donne lieu à de nombreux concours. On pourrait presque parler de sport national. Dites-vous bien que pour pouvoir postuler dans certains secteurs administratifs, sa parfaite maîtrise est une condition sine qua none.
Maintenant que nous avons planté le décor, entrons dans le vif du sujet. Comment un si petit objet affiche de si grands résultats ?

Le fonctionnement de l’abaque japonais

Au premier abord, son appropriation semble inaccessible. Mais je peux vous assurer qu’on se laisse vite prendre au jeu. Je me suis souvent surprise à l’utiliser pour me détendre, c’est dire ! Le soroban se compose de 15 à 31 colonnes selon la complexité des opérations. Une tige représente l’unité, celle de gauche sera obligatoirement dédiée à la dizaine. À gauche de la dizaine, sera attribuée la centaine, et ainsi de suite. Vous suivez toujours ? On peut donc débuter de n’importe où, à partir du moment où cette règle est respectée. Si je veux activer une perle, il suffit de la ramener vers la barre horizontale. Concrètement, qu’est-ce que cela donne ? Si je veux matérialiser le chiffre 3, il suffit de soulever 3 petites sphères des unités. Pour le 7, il faut descendre 1 quinaire et monter 2 unaires. Si je veux visualiser le nombre 19, 1 unaire des dizaines devra être levée, 1 quinaire et 4 unaires des unités seront avancés. Une fois les principes de base assimilés, l’arithmétique, les extractions de racines et les calculs en binaire pourront être abordés. Alors dis comme ça, ce n’est visuellement pas très explicite. Ne baissez pas les bras. À la fin de cette présentation, vous trouverez des liens qui vous dirigeront vers des supports.

Les 3 étapes pour atteindre l’excellence

On débute avec le shuzan. Les calculs sont écrits et doivent être solutionnés dans un temps imparti. Ils se présentent sous la forme d’une longue liste d’opérations en colonne. Pour vous faire la main, rendez-vous sur les pages web génératrices de feuilles de calculs pour soroban.

Les choses deviennent serieuses avec le yomiagezan. Les opérations ne sont plus retranscrites, mais dictées par un tiers. Je vous le donne en mille, il va falloir tenir la cadence. De plus, la réponse doit être trouvée du premier coup.

Le graal du mathématicien : l’azan. Les opérations sont faites de tête, sans la présence matérielle du soroban. L’étudiant intellectualise le processus dans une concentration extrême. Seuls de légers soubrsauts des doigts sont perceptibles. Pour obtenir un tel résultat, un entrainement rigoureux et régulier est indispensable. En 1945, un comptable japonais a même réussi l’exploit de dépasser la calculatrice.

Quels sont les effets bénéfiques de la tablette à compter sur le cerveau

Lorsqu’un individu calcule mentalement, les chercheurs observent que seule la partie gauche du cerveau est stimulée. Puis, ils analysent l’activité cérébrale d’une personne manipulant un soroban. Le constat est sans appel. L’hémisphère droit encéphalique, d’ordinaire inactif, a été actionné. Ainsi, le système nerveux est sollicité dans sa totalité. Le procédé logique, les fonctions cognitives, la mémoire et l’attention sont décuplés. Les concepts de transports et d’emprunts sont assimilés par automatisme. Tout comme les compléments et le calcul par étape. Ce jeu est totalement addictif. Il améliorera en peu de temps votre rapidité de réflexion.

Comment s’initier aux joies du boulier nippon

Étant donné que cette technique est très peu répandue en France, il n’est pas facile de se procurer des ouvrages dans la langue de Molière. Vous avez tout de même celui de Jean-Eric Pacaud : le boulier facile en 10 leçons.
Vous pouvez aussi consulter les tutoriels vidéos sur les plateformes comme YouTube ou vous former en e-learning.


Pour vous tenir informés d’éventuels ateliers dans votre ville, n’hésitez pas à contacter la Fédération Française de Soroban et autres Abaques.
Personnellement, la solution que je préconise est l’entraînement via les applications de vos mobiles. J’ai testé pour vous « Découvrir le boulier ». Les leçons sont claires et ponctuées d’exercices pratiques évolutifs.

Kelly Cheppih, maman IEF et rédactrice Web, pour Pass éducation