L’instruction en famille, un choix que nous assumons et que nous portons – Témoignage pour le maintien de l’IEF en 2021

Nous sommes parents de 6 enfants et nos enfants sont tous allés à l’école du village dans lequel nous vivons.

Lorsque notre cinquième enfant est entrée en classe de maternelle à 3 ans, ça se passait bien, elle était une enfant vive et joyeuse, son institutrice « Françoise » était ferme et bienveillante à la fois. L. se sentait en sécurité. Tout a basculé l’année suivante, Françoise a été transférée dans un autre établissement pour la rentrée suivante et elle était déjà la troisième institutrice de cette classe en 3 ans ! La rentrée scolaire suivante deux professeurs se partageaient la classe (un instituteur sur deux jours et la directrice de l’école sur deux journées et demi) plus l’atsem plus tout le corps enseignant plus le personnel de l’école … L. s’est trouvée perdue ! Elle était désorientée, n’était plus en sécurité, il y avait surement trop de figures d’attachement et il semblerait que malheureusement la bienveillance n’était pas de rigueur. Un jour, j’ai récupéré ma fille légèrement ouverte au front, on ne m’avait même pas prévenue, on lui avait mis des strips et voilà ! Elle a commencé à développer une phobie scolaire, ça se caractérisait par des maux de ventre, des pleurs, des peurs, le week-end heureuse, et le dimanche soir très angoissée… elle ne souhaitait plus aller à l’école, je lui disais ; « si, on est obligés ma puce »… je ne connaissais pas l’IEF et qui nous en parle ? On nous dit que l’école est obligatoire, on ne se pose même pas la question ! Puis un jour, sur le chemin de l’école, elle m’a dit : «POURQUOI maman ?! POURQUOI je suis obligée d’y aller à l’école ?! » Alors, en rentrant chez moi, cette phrase qui me restait en tête me poussait à aller chercher des informations, des réponses, je ne sais pas ce que je cherchais vraiment, mais ma conscience me poussait à trouver une éventuelle alternative. Je n’en croyais pas mes yeux ! Non, l’école n’est pas obligatoire, c’est l’instruction qui l’est ! J’ai lu tout ce que je pouvais sur le sujet, visionné des vidéos de parents qui pratiquaient l’IEF… Puis, je suis « tombée » sur ce magnifique film « être et devenir » de Clara Bellar. En : , notre fille allait toujours à l’école car nous ne voulions pas nous « lancer » comme ça, du jour au lendemain, il fallait connaitre nos droits et nos devoirs. Nous nous sommes renseignés pendant un an. Notre fille pleurait toujours, soit deux années de pleurs, d’angoisses bien réelles… Nous avons donc pour l’année suivante fait les démarches et déclarations afin de faire l’IEF (au départ durant une année), c’était là l’occasion de travailler sur la confiance en soi, ce que nous voulions c’était être présents pour notre fille, l’aider à retrouver confiance en elle, la partie scolaire pour nous était « secondaire » on pratiquait des exercices formels 1h30 par jour tout au plus, le reste du temps, on apprenait concrètement les choses, au quotidien en jouant, en cuisinant, en sortant et en allant au contact de la nature…

Les gens pensent que l’IEF désociabilise un enfant, c’est faux, totalement faux ! Notre fille se collait à nous, même face à des gens qu’elle connaissait quand elle allait à l’école. Durant la (sa première année d’IEF), elle s’est ouverte aux autres, au monde, elle retrouvait sa joie de vivre. Anecdote : Au bout du chemin qui mène à notre maison, des travaux avaient lieux. Ma fille se demandait comment le tracteur avec sa pelle aussi grosse avait pu faire un trou aussi long, et étroit, elle trouvait que le trou aurait dû être plus large. Sans aucune crainte, elle a fait quelque chose qu’elle n’aurait surement pas osé avant, elle est allée voir le monsieur qui travaillait et lui a demandé. L’homme en question a été surpris d’abord ! Puis il lui a expliqué. L’IEF c’est aussi ça ! Nos enfants apprennent TOUT LE TEMPS, ils s’ouvrent au monde ! Et puis on réapprenait clairement à se connaitre !

L’année suivante, L. est allée en : à l’école, notre puce avait gagné en confiance en elle, et notre petite dernière alors âgée de 3 ans avait fait sa rentrée à l’école également, une institutrice avait fait son arrivée, elle habitait le village, j’étais rassurée de savoir que ma fille aurait un adulte (deux avec le bras droit du professeur) et pas 3 ou plus à ses côtés. Pendant ce temps-là, j’ai suivi une formation afin de pouvoir générer un revenu. L’IEF avait laissé des traces (dans le bon sens du terme) L. était nostalgique, elle avait envie d’y revenir, elle me disait ; « Tu sais maman, assise sur ma chaise, je regarde par la fenêtre et j’imagine que là je pourrai être dehors, dans la nature. » Quant à moi j’avoue que j’avais des craintes car je travaillais, certes à la maison mais, j’avais peur d’avoir moins de temps pour elles. Mon mari était nostalgique lui aussi, il avait envie de revivre cette aventure qui lui avait plu également, alors, après tout comme l’année un peu « expérimentale » s’était bien passée, pourquoi pas ? On a donc pratiqué l’IEF de nouveau avec nos filles, L. a fait son : à la maison, I. sa : à la maison également. I. est toujours en IEF en : cette année quant à L. elle est retournée à l’école en : et il n’est pas exclu que L. revienne en IEF un jour. I. avait envie de rester apprendre des choses à la maison, L. se sentait fière d’aller à l’école dans la classe des plus grands. Nous sommes avant tout des parents à l’écoute des besoins de chacun de nos enfants. Nous sommes ni contre ni pour l’école, nous voulons simplement que nos enfants vivent leur meilleure enfance.

L’IEF est un droit. Ce droit, quand nous le prenons devient un choix que nous assumons et que nous portons. Nous veillons à être les plus exemplaires possible. Nos enfants vont bien, savent ce qu’ils veulent, savent que dans la vie il y a des choix, des possibilités, des alternatives… Ils sont tolérants, aidants, enthousiastes, LIBRES !

Nous marchons de travers mais dans nos DROITS !

Permettez aux familles françaises de conserver leur liberté d’instruire : signez la pétition !

sabrina__lala__, pour Pass Education