Nos enfants sont très sociables ! – Témoignage pour le maintien de l’IEF en 2021

Le 2 octobre, M. Macron a une fois de plus foudroyé les esprits, plus particulièrement les parents soucieux de l’instruction de leurs enfants. En effet, une fois de plus, l’instruction en famille est menacée par le gouvernement en France sous prétexte de radicalisation. Dans ce discours, le mot « islam » et ses dérivés ont été cité 47 fois ! Qu’on soit clair, dans le monde de l’instruction en famille, nous doutions bien qu’un jour cette interdiction arriverait. C’est la brutalité de l’annonce qui nous a heurté. Après le très récent durcissement de la loi en juillet 2019 par M. Blanquer baissant l’âge de l’instruction obligatoire à 3 ans dans son projet de « l’école de la confiance », personne ne s’attendait a une annonce aussi brutale que celle de vendredi dernier. M. Macron se montre déterminé à rendre l’école (et non plus l’instruction seulement) obligatoire dès 3 ans. Ce projet de loi sera présenté le 6 décembre 2020. En attendant, nombreux acteurs comme les associations de défense de l’instruction en famille mettront tout en œuvre pour défendre ce droit si cher pour beaucoup de parents. Nous en faisons partie et j’accepte avec plaisir à participer au projet de témoignage mené par Pass-education, une association pour laquelle j’ai déjà rédigé des articles sur l’importance du bilinguisme notamment.

La covid et l’instruction en famille

La crise sanitaire a modifié la vision qu’avaient beaucoup de parents sur l’instruction en famille. Cette vision entretenue par les médias, vous savez, celle de la famille sectariste isolée du monde qui surprotège les enfants… Tous les parents ont pu vivre ce mode d’instruction en France durant la crise sanitaire malgré les restrictions du confinement qui empêchaient de faire des activités à l’extérieur librement. Certains y ont pris goût ou par légitime crainte du virus, (avec la gestion catastrophique du gouvernement) ont décidé d’instruire leurs enfants en famille. Cette année nous serions 50000 familles instruisant en famille contre 25000 l’an dernier. Ce chiffre semble effrayer nos politiques dont les discours pourraient laisser croire que tous les nouveaux sont tous des groupuscules terroristes/ radicalistes/ séparatistes -amusez-vous à choisir un terme-.

Mon expérience et l’égalité des chances

C’est en grande partie ma déception de ce système scolaire actuel qui m’a amené à prendre la décision d’instruire en famille. Parmi ces déceptions, je peux vous citer cette égalité des chances qu’on nous vend toujours mais qui est un leurre. Au lycée général de mon secteur par exemple j’étais une des très rares filles d’ouvrier. J’avais de bons résultats et j’étais une élève studieuse mais lorsque j’ai fait une erreur d’orientation (un BTS qui portait un beau nom qui ne me correspondait pas du tout), pas un seul professeur ne m’avait fait de remarque à l’époque alors qu’on me disait que j’étais une bonne élève et on me félicitait pour mes très bons résultats au bac. D’autres élèves qui n’étaient pas très sérieux et avaient de moins bons résultats mais qui étaient de classes sociales plus aisées s’orientaient dans les grandes écoles de commerce et les écoles de sciences politiques. Je me rappelle encore d’un professeur qui lors d’un conseil de classe disait que lorsqu’on n’a pas de relations ou qu’on n’est pas dans le monde de l’éducation, l’orientation est très difficile et qu’étant professeur il avait de la chance de pouvoir bien orienter ses enfants ! Pour conclure, personne parmi mes professeurs de l’époque ne m’ont soutenu pour aller vers des études qui correspondaient davantage à mes capacités. Je me sous-estimais malheureusement par manque de confiance en moi et par ignorance. Je passerai les détails sur mon entretien avec la conseillère de (dés)orientation qui ne m’a apporté aucune aide sur mes questionnements et m’a même confirmé que le dit BTS me correspondait bien. Erreur totale, je prendai conscience plus tard que je dois faire des études longues.

Pourquoi j’ai choisi l’IEF ?

J’étais encore étudiante à l’université lorsque j’ai découvert l’alternative de l’instruction en famille. On me vantait les effets bénéfiques de ce mode d’instruction qui rendait les enfants autonomes et confiants. Je n’en doutais pas car j’ai été assez longtemps dans le système de l’Education nationale pour vivre personnellement la dégradation de ce système scolaire qui n’est plus à prouver. (Attention je ne critique pas l’école mais bien le fonctionnement du système actuel). C’était donc pour moi un projet important pour mon éventuel futur foyer. En parallèle, j’ai vu la dégradation du niveau du système scolaire devant mes yeux. Ainée de mon frère et de mes sœurs, j’ai pu voir la dégradation du niveau au fil du temps, à savoir : moins d’apprentissages malgré avoir eu la même institutrice, des fautes d’orthographe graves de professeurs qui se permettaient en plus d’insulter leurs élèves, le harcèlement scolaire, et la baisse constante du niveau au baccalauréat qui n’est plus un secret pour personne.

Notre expérience en instruction en famille

J’ai débuté l’instruction en famille avec ma fille aînée dès toute petite en étant attentive à son apprentissage bilingue, chance qui aurait eu de grands risques d’être étouffée dans le système scolaire classique. J’étais concentrée sur le développement du langage en passant par de très nombreuses lectures. J’y avais pris goût et j’étais déterminée à continuer dans cette voie en voyant l’efficacité des apprentissages et l’épanouissement de ma fille. Nous avons débuté l’instruction en famille « officiellement » l’année dernière après la loi Blanquer qui a rendu obligatoire l’instruction dès 3 ans au lieu de 6 ans. Cela n’a rien changé pour nous si ce n’est la pression constante que nous ressentons sur nous comme la grande majorité des familles qui ont opté pour ce mode d’instruction. Cette pression peut avoir des effets néfastes pour nos enfants en mettant la barre haute, plus haute que le niveau à l’école étant donné que les inspecteurs selon leur profil peuvent être plus strictes avec nous. J’ai d’ailleurs eu pas mal de témoignages de mamans scolarisant leurs enfants en école confirmant bien que le niveau de l’enseignement de leur enfant était assez bas comparé à ce qu’elles peuvent voir avec les familles qui instruisent en famille. Pour l’instant nous n’avons pas eu l’expérience du contrôle pour cause de la crise de la Covid. Mon fils qui vient d’avoir ses 3 ans a commencé officiellement cette année. Il a une personnalité très différente de sa sœur et j’en prends compte pour adapter ses apprentissages. Cela serait-il possible dans une classe de 30 enfants ?

L’instruction en famille me permet d’observer mes enfants et personnaliser leurs apprentissages. C’est ce suivi personnalisé qui nous permet d’avancer plus efficacement dans les apprentissages. Dans ce mode d’apprentissage, nous sommes imaginatifs et nous avons le temps de faire des mathématiques en cuisinant, en jouant avec des voitures ou en profitant de l’histoire du loup qui mange des agneaux…

Nos enfants sont très sociables !

Ce mode d’instruction est souvent reproché d’ « isoler l’enfant et de « rater sa socialisation ». Mes enfants sont épanouis et très sociables. Ils vont très facilement vers les autres enfants dans les parcs par exemple et sont forces de propositions pour jouer, créer des groupes de jeux, etc. J’ai d’ailleurs pu constater que les enfants scolarisés ont l’air effrayé de voir des enfants qui ne sont pas dans leur classe leur parler. Contrairement à ce que dit Mme Schiappa, qui est aussi loin de la réalité du monde de l’instruction en famille que de la réalité des citoyens français en général, les familles instruisant en famille ne sont pas des gens bloqués chez eux pour fuir le monde extérieur. Loin de là, nous faisons beaucoup de sorties culturelles et nature pour éveiller nos enfants et leur faire découvrir le monde. 

Mesdames et messieurs les politiciens, l’instruction en famille n’est pas sectaire, elle est pratiquée par des familles qui tiennent à l’épanouissement de leurs enfants ! Êtes-vous mieux placés que ces familles pour décider du meilleur choix pour leurs enfants ? Combien veulent éviter les classes bondées à 30 élèves déjà en maternelle ! Combien ont choisi ce mode d’instruction après avoir subi le harcèlement scolaire de leur enfant ! Combien sont conscients de la dégradation constante de l’Education nationale, elle ne reste plus à prouver avec toute la littérature et les médias à ce sujet ! Demandez aussi l’avis des enseignants qui ont fait le choix d’instruire en famille leurs enfants ! De quoi se poser des questions, n’est-ce pas ?

Vous le savez, mais je vous rappelle que c’est un mode d’instruction déjà bien encadré par les lois et les inspections qui se font chaque année par les inspecteurs et le personnel de la mairie pour vérifier justement le cadre et le contenu de notre enseignement ! Cessez donc de vous en prendre à toutes ces familles qui ne représentent que 0,07% de la population française totale et 0,40% du total des élèves français en 2020 ! Cessez de terroriser les plus faibles d’esprit dans la population avec vos prétextes de la radicalisation… il n’y a pas un seul délinquant qui soit sorti de l’instruction en famille.

Je termine en soulignant que VOUS êtes radicaux dans votre façon de faire, VOUS faites du séparatisme en visant une communauté religieuse et en appelant à la haine contre celle-ci en faisant des amalgames ! Vos dires ont des conséquences. Et elles sont lourdes pour ces familles discriminées.

Signons la pétition crée par plusieurs associations IEF !

Figen, fondatrice du blog mam-anne, pour Pass éducation