Pour quelles raisons choisir l’IEF (Instruction En Famille) ?

Instruire son enfant en famille c’est susciter l’interrogation de l’entourage (famille, amis, voisins, proches, corps enseignant). Et, sans prévenir, les questions affluent de toutes parts, les plus récurrentes sont les suivantes : 

  • As-tu le niveau pour instruire ton enfant ?
  • N’as-tu pas peur qu’il devienne insociable ?
  • Comment vas-tu t’organiser au quotidien ?
  • Tu n’as pas le droit, l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans !
  • Comment vas-tu l’occuper toute la journée ?
  • Crois-tu que ton enfant va t’obéir ?
  • Combien de temps vas-tu l’instruire ?
  • Va-t-il retourner à l’école après ?
  • Va-t-il faire des activités extra-scolaires ?

Toutes ces questions ne sont que le reflet des peurs et des angoisses des personnes qui vous les poseront. Hormis pour des raisons de santé ou de mode de vie type nomadisme, faire l’école à la maison résulte souvent d’un cheminement personnel, après avoir scolarisé quelque temps son ou ses enfant(s). C’est pourquoi, il faut être conscient que tous les enfants ne peuvent pas s’adapter à l’école, elle est dans notre société l’endroit où les adultes de demain vont recevoir l’enseignement et la culture mais ne respecte pas toujours les spécificités et rythmes de l’enfant, surtout à cause des classes surchargées et du manque de formation vis à vis des recherches récentes en neurosciences, à propos du développement naturel de l’enfant. L’école à la maison, elle, permet de s’adapter aux fonctionnements et besoins de l’enfant.

Certains enfants, s’ils restent scolarisés, seront généralement mis à l’écart puisque leur comportement, leurs résultats, leur investissement, leur handicap, leurs difficultés ou encore leur isolement, seront source de remise en question quant à leurs capacités à devenir de bons élèves

C’est souvent là que le cheminement débute. En effet, nous avons trop tendance à remettre la faute sur l’enfant, nous pensons qu’il manque de facultés d’adaptation car : “il n’obéit pas”, “il est trop lent”, “il ne tient pas en place”, “il ne comprend rien”, “il s’isole”. Mais on ne pense pas assez au fait que son esprit puisse fonctionner de manière telle qu’il est impossible pour lui de s’y acclimater. Nous avons le réflexe légitime et pragmatique de chercher un problème chez l’enfant en remettant rarement en question l’environnement dans lequel il évolue.

Par conséquent, certaines familles prennent la décision de déscolariser leur enfant afin qu’il ait une chance de s’épanouir pleinement et de pouvoir mettre en avant ses qualités plutôt que ses défauts. Car, véritablement, l’IEF permet dans un premier temps aux enfants d’exprimer leur créativité à travers des activités qui les passionnent. Par exemple, avec la cuisine ou le jardinage, l’enfant va créer, imaginer, compter, inventer et même suivre des instructions, le tout sans s’en rendre compte. Suivre une recette de cuisine demande de la rigueur, de la concentration, de l’implication, de la réflexion (convertir des mg en g ou encore des ml en cl) mais aussi de la lecture et de la compréhension. Le jardinage, quant à lui, demande de l’attention, du prendre soin, mais aussi de l’observation (comment la plante pousse-t-elle ? que se passe-il si elle pousse au soleil ? que se passe-t-il si je ne viens pas l’arroser ?). Une expérience que va mener l’enfant et qui va développer son apprentissage.

Dans un second temps, l’IEF donne la possibilité à l’enfant de poser ou d’exprimer ses questions, existentielles ou non, sans peur du jugement des autres. Ces fameuses  questions profondes sur la vie ou la mort qui mettent souvent l’adulte mal à l’aise, mais, nous avons la chance, grâce à l’IEF, d’aider l’enfant dans sa recherche de réponses. Nous pouvons lui proposer d’aller en quête de réponses lui-même, à travers les ouvrages, les lectures, les sorties, la famille ou simplement à travers notre présence et notre écoute pour pallier à leurs angoisses. 

L’IEF dans un troisième temps facilite au contraire la sociabilisation. L’enfant à la maison va accompagner son ou ses parents au jour le jour. Cela va être l’occasion de multiplier les actes de la vie quotidienne. Il va se rendre chez le primeur, le boulanger ou autres commerçants. Il va s’exercer rapidement à communiquer, faire des choix, poser des questions et payer seul, il va développer une relation d’égal à égal avec l’adulte. Les sorties et les voyages, quant à eux, incitent l’enfant à aller vers l’autre et à se trouver des copains le temps d’un après midi ou d’une journée et il va en saisir tous les bienfaits en transformant ces instants en moments de qualité. Enfin, il est également possible de mettre en place des correspondances et des échanges avec des enfants de son âge ou non, en IEF ou non, pour partager son quotidien et ses passions.

Poursuivons avec les aspects du respect du rythme. Chaque enfant a son propre rythme et ses propres limites. L’IEF permet de mettre en évidence les points forts et les points faibles de l’enfant. Quand un enfant aura besoin de 4h d’apprentissage formel journalier, l’autre se suffira à 1h seulement. Quand un enfant aura acquis une notion en quelques minutes et qu’à l’école on y passera quelques jours alors qu’à l’inverse on ne travaillera qu’une seule fois sur une notion que lui juge plus complexe, le rythme sera dans les deux cas inadapté. Il n’y a aucun doute sur le fait que l’instruction en famille s’adapte pleinement et entièrement au rythme de son enfant. 

L’IEF responsabilise et favorise l’autonomie. Rapidement l’enfant en IEF va concentrer son esprit sur autre chose que l’école. Il est vrai que lorsqu’il est scolarisé, le planning et l’organisation de l’enfant laissent peu de place à l’autonomie et à la responsabilité. Or, à la maison, il va pouvoir prendre des initiatives, son esprit étant déconnecté de toute obligation gérée par l’adulte. Les tâches ménagères deviendront des activités menées par l’enfant sans y voir la contrainte car finalement le reste de la journée laisse place au développement et à la créativité par le jeu, les balades et l’environnement; dédouané de toute pression sociale.

Enfin, l’IEF permet à l’enfant de se découvrir et au parent de le découvrir. C’est sur ce point que je souhaite insister. En effet, grâce à l’instruction en famille, le mot temps prend tout son sens. La découverte de qui est son enfant est d’une valeur inestimable, et il nous permet également de nous découvrir en tant que parent. L’enfant petit à petit se livre, s’exprime, devient la personne qu’il est et non celle qu’on lui demande d’être. Et le parent s’épanouit à voir ce petit être se réaliser et devenir un individu à part entière. 

Et, finalement, toutes ces questions posées ci dessus ne sont que l’expression de peurs et angoisses, de manque de confiance en nos capacités mais aussi de préjugés datant d’un autre temps. Apprendre à se faire confiance, et faire confiance à son enfant, voilà pourquoi faire l’instruction en famille. 

Emilie de la Family Knight, pour Pass éducation