Question de l’accès à l’eau – Etude de cas : 9eme Harmos – Géographie
Le cas d’étude : La question de l’accès à l’eau au Maroc.
- L’eau au Maroc : atouts et contraintes.
- Le potentiel actuel
- A l’horizon 2020: une situation de pénurie et de stress hydrique.
- Marrakech et sa région : un exemple type.
I. L’eau au Maroc : atouts et contraintes.
Le Maroc se trouve dans une situation singulière : c’est la fois le pays du Maghreb qui bénéficie des ressources en eau les plus importantes et celui qui risque dans le futur de connaître les problèmes de pénurie les plus graves.
1. Le potentiel actuel
Actuellement le potentiel hydraulique du pays est estimé à environ 29 milliards de m3, dont 19 sont réellement mobilisables, 10 étant perdus par évaporation et fuite vers la mer. Sur ce total, 15 milliards de m3 proviennent des eaux de surface et 4 des eaux souterraines. Cette bonne disponibilité en eau s’explique par le fait que le pays dispose de nombreux atouts : un vaste château d’eau atlasique, des fleuves importants comme le Oum er Rbia, d’importantes nappes phréatiques et de fortes averses pluvieuses venues de l’Atlantique en hiver. De plus, le Maroc est aussi considéré comme « le royaume de la grande hydraulique » car le pays s’est doté depuis les années 60 d’une centaine de barrages qui mobilisent l’essentiel des eaux de surface. Au final, le potentiel hydrique du pays est de 720 m3/hab et par an et les ressources permettent d’entretenir un vaste périmètre irrigué d’environ un million d’hectares.
2. A l’horizon 2020: une situation de pénurie et de stress hydrique
En 2O2O, on estime que la consommation nationale atteindra le chiffre du potentiel régularisable de la ressource. A la même date, le potentiel hydrique sera descendu à 570 m3/hab et par an et la plupart des nappes phréatiques seront fortement entamées (il faut d’ailleurs noter, dès aujourd’hui des baisses alarmantes : 40 m dans le Souss, 30 m dans le Haouz).
L’horizon 2020-2025 constitue donc un point de rupture : à cette date, le Maroc sera à son tour touché par la pénurie et par une situation de stress hydrique que ses voisins connaissent déjà. Cette situation de crise risque même d’être ressentie encore plus durement qu’ailleurs du fait de la structure de l’économie marocaine. En effet, le poids du secteur agricole y est très grand. Or, l’agriculture est grande consommatrice d’eau : plus de 85 % de la ressource. On voit dès lors les problèmes sociaux, économiques et politiques qui risquent de se poser.
Qui s’explique par :
- Une augmentation de la demande :
- Augmentation de la population (estimée à 40 millions en 2025).
- Augmentation des besoins en irrigation.
- Augmentation de la demande industrielle.
- Augmentation de la demande urbaine liée au rapide développement urbain et touristique du pays.
Une diminution des ressources :
- Baisse de la pluviométrie liée à la multiplication des sécheresses.
- Baisse du niveau des nappes phréatiques liée à la surexploitation actuelle.
Le Maroc constitue donc un cas d’école pour étudier les enjeux liés à la disponibilité, la gestion et la répartition des ressources en eau. En effet, ce pays dont les ressources en eau, bien que généreuses pour la région, sont néanmoins limitées (en raison de sa localisation dans une zone de semi-aridité), va être confronté de façon croissante à un double problème :
- D’une part, une dégradation et une raréfaction de l’eau ;
- D’autre part, une multiplication des conflits liés aux : différents usages de l’eau : agricole, industriel, touristique et domestique.
II. Marrakech et sa région : un exemple type.
La région de Marrakech Tensift Al Haouz constitue déjà un bon exemple des problèmes liés à la gestion de l’eau.
1. Présentation de la région :
Cette région située au centre du pays et qui comprend une partie du Haut Atlas s’étend sur près de 31 000 km et compte environ 3 102 000 habitants. C’est une région essentiellement agricole et touristique dont le centre démographique, administratif, et économique est la ville de Marrakech avec ses 903 000 habitants. L’essentiel des ressources en eau de cette région provient des oueds descendant de l’Atlas (notamment l’oued Tensift) et de nappes phréatiques peu profondes et donc facilement accessibles.
2. Une ressource en eau qui diminue:
Cette région connaît actuellement un déficit hydrique prononcé : Sous les effets conjugués de la sécheresse et de pompages intensifs, les nappes phréatiques sont déjà surexploitées puisque les prélèvements actuels estimés à près de 600 mm3/an dépassent largement le potentiel renouvelable estimé, lui, à 470mm3/an. Quant aux eaux de surface, essentiellement celles du Tensift et de ses affluents, leur potentiel mobilisable est tombé à 400 millions de m3.
3. Une demande qui explose :
Actuellement l’agriculture consomme 90 % des ressources en eau de la région contre 10 % pour les besoins domestiques d’une population d’environ trois millions d’habitants.
Toutefois, les besoins urbains se font de plus en plus importants notamment avec le développement démographique de Marrakech.
De plus, l’essor du tourisme (plus de 2 millions de touristes par an, rien qu’à Marrakech), de l’industrie et du commerce accentue les besoins en eau.
Avec pour résultats :
- Des conflits d’usages de plus en plus importants entre demande agricole, demande urbaine, demande touristique et demande industrielle.
- Une crise de l’eau de plus en plus aiguë.
Les pistes envisagées pour résoudre la crise de l’eau.
Diminuer la demande :
- En luttant contre les déperditions dans les réseaux urbains d’adduction d’eau (40 % de pertes dans certaines canalisations à Marrakech).
- En adoptant des techniques agricoles moins gourmandes en eau (micro-aspersion, lutte contre les fuites dans les réseaux d’irrigation, limitation des motopompes qui puisent dans les nappes phréatiques…), en incitant les agriculteurs à se tourner vers des cultures moins consommatrices en eau.
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