Aujourd’hui, j’ai eu l’immense plaisir d’échanger avec Reinelde afin de recueillir son témoignage de l’IEF (Instruction en famille) ! Un échange tout en douceur, plein de sincérité…
Reinelde est une maman nordiste de 5 enfants. Elle a eu un premier amour, duquel sont nés Axel il y a 18 ans (en 2000) qui est en première année de droit et Morgane (née en 2004) qui a 14 ans et est en troisième. Elle rencontre ensuite un autre homme et vient Kylian, 12 ans (né en 2006) actuellement collégien, il est en cinquième. Il y a cinq ans, elle se marie avec Christophe et de cette union naissent deux autres enfant ; en 2013, Soann (5 ans) et en 2017 naît Loévan (13 mois). Habituellement rédactrice web , éditrice externe et traductrice pour une plateforme de rédaction d’articles, elle est actuellement en congé parental afin de se consacrer entièrement à ses enfants.
Pour démarrer, tous les enfants sont-ils en IEF ?
Non ! Seuls les deux cadets sont en IEF. En effet, les pères d’Axel, Morgane et Kylian n’ayant pas donné leur accord pour que leurs enfants soient intruits à domicile, ils suivent leur scolarité dans le cursus classique. Soann a connu la maternelle durant un an et demi dans une classe regroupant tous les niveaux avant d’arrêter. « Sa maîtresse l’a pris en grippe dès le début. Elle était sans cesse en train de le rabaisser tant verbalement que sur les cahiers sur les appréciations. » Le jeune garçon avait des difficultés pour s’exprimer et sa maîtresse l’a alors pris en grippe, Reinelde m’explique qu’elle sentait son fils constamment rabaissé. Elle me donne en exemple ce que son fils aurait entendu au sujet d’un dessin : « Je suis déçue, même mes petites sections font mieux que toi » . Cette remarque était celle de trop. Elle a donné suite à une vive altercation entre l’enseignante et la maman, et à la descolarisation du petit garçon, pensant seulement le changer d’école à la rentrée suivante. Reneilde m’avoue qu’au début, elle ne savait pas qu’il était possible de ne pas mettre ses enfants à l’école. Aujourd’hui, elle n’envisage pas de scolariser Loévan ou rescolariser Soann, sauf s’ils en expriment le souhait.
Comment as-tu découvert l’IEF ?
La mère de famille cherchait des activités à faire avec son fils lorsqu’elle a trouvé des sites internet de parents IEF. Elle s’est donc renseignée et a voulu essayer. Elle me raconte que Soann est « sorti de sa coquille » . Autrefois effacé et introverti, il va désormais au contact de tous. Son expression s’est nettement améliorée. Suivi par un orthophoniste alors qu’il était encore à l’école, à 4 ans, il comptabilisait à peine 100 mots de vocabulaire. Un an plus tard, il dépasse les 2000 mots. Mais les changements ne se sont pas fait sentir uniquement chez Soann. « Aujourd’hui, je vis différemment. » Sa maman confesse sans mal la transformation qu’elle a vécu lors de cette prise de décision. Lorsqu’elle parle de celle qu’elle était avant, elle me dit : « avant j’étais une maman plutôt rigide : les jouets dans les chambres, les horaires fixes pour tout (repas, goûter, toilette) » . La maison demeure propre et rangée mais les enfants ont un coin qui leur est réservé dans chaque pièce tandis qu’avant elle se serait sentie dérangée, lui donnant une impression de désordre. Reinelde me raconte qu’elle qui est habituellement une maman fusionnelle avec ses enfants a vu les liens avec Soann devenir encore plus forts. Le dialogue est présent et ils se comprennent mutuellement.
Quelle méthode utilises-tu ?
« Je fais surtout par le jeu. » Si Reinelde envisage d’inscrire son fils à des cours par correspondance l’année prochaine pour le cours préparatoire, il apprend, pour le moment, essentiellement par le jeu. Par exemple, elle utilise la pâtisserie pour apprendre à compter… Un oeuf, deux oeufs… 3 pots de lait… Mesurer, peser, battre, autant de choses qui permettent l’acquisition de notions importantes pour l’enfant telles que l’entrée en douceur dans les mathématiques ou encore la coordination des gestes. Pour la , la maman explique qu’elle a besoin d’un support, d’une ligne directrice pour débuter cette année qu’elle estime plus sérieuse et qui nécessitera plus d’exercices formels. A l’heure actuelle, elle organise plusieurs sessions d’activités dans la journée d’environ une heure. Parfois ce sont les aînés qui sont ravis de pouvoir participer à l’instruction et l’éveil de la curiosité de leur petit frère. Le jeune garçon explore les sujets qui l’intéressent tels que l’anatomie, la géographie, initiation à l’art en passant par l’éducation civique. Concernant la socialisation du garçon, Soann voit beaucoup d’enfants de l’entourage de la famille, souvent plus grands mais avec lesquels il parvient tout de même à se lier d’amitié. Il va régulièrement au parc jouer au tennis avec son père où il rencontre des enfants de son âge, échange avec les ami-e-s de ses frères et soeur. Le petit garçon communique alors finalement plus et de façon plus intéressante pour lui que s’il était resté scolarisé.
Quels sont, pour toi, les points positifs et les points négatifs de l’IEF ?
« C’est que du bonheur ! » Je sens que Reinelde a du réflechir pour me trouver des points négatifs dans leur nouvelle vie. Elle m’énumère tous les changements positifs qu’elle a pu constater, notamment la proximité avec son fils, la liberté de pouvoir suivre les besoins et demandes de Soann, comme nous avons pu l’évoquer précedemment. Cependant, à force d’échange, elle admet tout de même qu’elle souffre de l’isolement qu’elle ressent. Elle n’a trouvé aucune rencontre entre familles IEF vers chez elle, et se sent parfois seule avec ses choix hors des normes sociales. Bien que les nombreux groupes sur les réseaux sociaux et forums lui permettent de pouvoir échanger avec d’autres parents ayant fait le même choix qu’elle. Un autre point négatif que Reinelde évoque est le temps que prend l’IEF. En effet, « quand les enfants sont à l’école, on a du temps pour soi » , elle trouve donc plus compliqué de trouver du temps à s’accorder pour elle-même.
Si tu devais donner quelques conseils à des familles souhaitant se lancer dans l’aventure, quels seraient-ils ?
Son premier conseil est de ne pas se soucier du quand dira-t-on, faire ce qu’on souhaite ! Le second est de toujours rester à l’écoute l’enfant, ne pas lui imposer son choix, de toujours rester à son écoute. En dernier, elle conseille de ne pas hésiter si on veut se lancer : « le temps passé avec ses enfants est si précieux » .
Pour terminer, si tu devais choisir un seul mot pour parler de l’IEF, lequel choisirais-tu ?
« Liberté ! »
Je remercie infiniment Reinelde de m’avoir accordé un peu de son temps afin de témoigner de son expérience de l’instruction en famille. Si vous aussi, vous souhaitez témoigner, rejoignez IEF Pass éducation sur Facebook, Instagram ou Twitter et contactez-nous ! Notre équipe de rédaction sera heureuse de discuter avec vous à propos de votre parcours IEF !
Chloé, de La Famille Gwaï, pour Pass éducation