Le dessin d’enfant est une activité artistique que l’on propose même aux plus jeunes. Celui-ci est très riche : il lui permet de développer le toucher et la motricité fine, travaille son sens de l’observation. Il aiguise également ses capacités cognitives. Il va ainsi exprimer sa vision du monde et ses émotions. Chez les plus petits, la réalisation du dessin est plus importante que le résultat en lui-même. Il vit pleinement l’expérimentation. Maria Montessori accorde une place à part entière à l’art. Il permet à chaque individu de laisser parler sa créativité. Nous allons voir le lien entre l’enfant et le dessin, et il est appréhendé selon la pédagogie Montessori.
L’enfant et le dessin
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Le dessin d’enfant évolue avec son âge.
Jusqu’à ses 2 ans, l’enfant va appréhender le crayon, s’appliquer à gribouiller, puis tracer des traits et enfin des spirales. Il est dans une phase d’expérimentation des outils. Il aime écraser, étaler…
Vers trois ou quatre ans, il va chercher à représenter un objet. Le résultat ne sera pas nécessairement celui escompté. Il peut même l’interpréter autrement une fois fini. Le fameux bonhomme têtard fait son apparition. Il s’agit en réalité de la manière dont il se perçoit.
Entre 4 et 7 ans, il va intégrer les couleurs qu’il souhaite dans son dessin. Les bonshommes têtard vont se développer et ressembler à ses proches. À partir de 8 ans, le résultat devient important pour l’enfant. Il peut en arriver à arrêter de dessiner, jugeant l’aboutissement de son travail comme insatisfaisant.
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Ce que le dessin d’enfant peut vous révéler
Lorsqu’on observe avec attention le dessin de son enfant, on peut en déduire de nombreuses choses. Un geste sûr, une bonne prise de crayon sans tension confirme une bonne confiance en soi. À l’inverse, des tremblotements traduisent ce manque.
Votre chérubin va sélectionner ses outils en fonction de sa personnalité. Un pastel à pointe large ou un crayon fin, une feuille très grande ou, à l’inverse, petite… Tout cela est révélateur d’un fort tempérament ou d’un enfant plus calme. Vous pouvez également porter attention aux couleurs utilisées, qui ont toute leur signification propre.
Enfin, les objets figurant sur le dessin sont aussi des informations précieuses, en fonction de leur position, de leur taille…
L’approche du dessin d’enfant de Maria Montessori
Maria Montessori distingue deux phases dans le dessin. La première aux alentours de 3 à 6 ans. L’enfant cherche à appréhender son environnement réel. Il voudra donc spontanément représenter sa réalité. Puis, à partir de 6 ans, il aura bien intégré cette réalité. Il s’en servira alors pour créer par l’imagination.
Pour Maria Montessori, le dessin est un moyen d’expression. Pour le réaliser, l’enfant passe par l’apprentissage des formes, des couleurs, de la motricité fine. Une fois cela acquis, il pourra utiliser ces notions dans ses dessins.
Maria Montessori insiste sur le fait que, avant de dessiner, l’enfant doit d’abord appréhender une certaine technicité et quelques apprentissages. Elle apporte des précisions dans son livre « Pédagogie scientifique tome 3 » (d’où sont extraites les citations suivantes).
« Il faut donner un œil qui voit, une main qui obéit, une âme qui médite pour donner le dessin ; et toute la vie doit concourir à ceci. Voilà pourquoi on se prépare au dessin par la vie même ; mais ceci acquit, c’est l’étincelle intérieure qui fait le reste. »
Pour elle, il faut d’abord former l’enfant, lui apprendre à dessiner et à penser par lui-même, pour qu’il puisse ensuite laisser parler sa créativité librement.
« C’est en formant l’individu qu’on le prépare à cette manifestation merveilleuse de l’âme humaine qui est le dessin. Voir le vrai dans les formes, dans les couleurs, dans les proportions, posséder les mouvements de sa propre main, voilà ce qui suffit. L’inspiration ensuite est une chose individuelle, et chacun, s’il possède ces éléments formatifs, peut lui donner l’expression.
Il ne peut y avoir “ d’exercice gradué du dessin ” jusqu’à la création artistique, seules la formation des mécanismes et la liberté de l’esprit peuvent mener à ce but. »
Elle compare cet apprentissage à celui de l’alphabet. Apprendre à l’enfant à contrôler son corps, ses muscles, à étudier l’objet de son dessin, les couleurs, revient à lui apprendre à écrire. Il peut alors utiliser les lettres et les mots pour s’exprimer de la meilleure des manières.
« La préparation sensorielle et manuelle au dessin n’est qu’un alphabet, mais sans cet alphabet l’enfant n’est qu’un illettré qui ne peut pas s’exprimer. Et comme on ne peut faire d’étude sur l’écriture d’un illettré, de même aucune étude : ychologique ne peut être faite sur les dessins d’enfants abandonnés à leur incohérence interne, à leur désordre musculaire. Toutes les expressions : ychiques acquièrent de la valeur quand la personnalité intérieure acquiert de la valeur par les processus formatifs. »
Pour elle, ce qu’on désigne comme les premiers dessins d’enfant, qu’on analyse, n’en sont pas. L’enfant fait de l’approximatif étant donné qu’on ne l’a pas outillé. La créativité peut avoir sa place s’il n’a à sa disposition les meilleurs des instruments pour s’exprimer le plus justement possible. Le rôle de l’accompagnant est alors de lui donner les moyens de créer sur papier, la représentation fidèle qu’il se fait de la réalité.
Et vous, est-ce que vos enfants dessinent ? Comment vous y prenez-vous ? Réagissez sur notre page facebook !
Valérie Sakly, auteure de site matribuenvadrouille.com, pour Pass Education